Visite de Arezzo
Dimanche 24 septembre
Nous voici en Toscane, à Arezzo. Après l’installation à l’hôtel et le diner, allons à la decouverte de la Piazza Grande by-night ...
Fondée vers le 5ème siècle av JC, Arezzo fut une des principales cités étrusques. Elle a son apogée au 3ème siècle et s’allie à Rome. C’est là que l’on retrouve la statue en bronze du 4ème siècle av JC « la Chimère » maintenant à Florence. Arezzo a une position stratégique forte surtout aux tout débuts de l’Empire romain. Son développement continue jusqu’à la prise par Florence en 1384. Elle voit naître des personnages illustres : Mécène (éponymie) riche général romain du temps d’Auguste, qui s’était construit une villa entouré d’artistes ; Guido d’Arezzo, bénédictin, qui inventa la notation musicale sur un chant sacré (UT queant laxis REsonare fibris MIra gestorum FAmuli tuorum, SOLve polluti LAbii reatum, Sancte Iohannes) ; Pétrarque, poète ; Pierre l’Arétin, écrivain ; Vasari peintre, architecte et écrivain ; Roberto Benigni, acteur et cinéaste (la Vie est belle) etc... Guillaume de Marcillat (1470-1529), peintre français, maître verrier qui eut comme élève Vasari, y fit des vitraux et y mourut. Deux grands peintres y passèrent : Piero della Francesca et Pierre de Cortone. Arezzo garde de son passé un amphithéâtre romain, des remparts médiévaux et renaissance et des monuments également du moyen âge et de la Renaissance.
Comme si vous y étiez ...
Lundi 25 septembre
Nous commençons notre parcours par la Basilica di San Francesco.
La basilique dont la façade reste inachevée depuis le 14ème siècle (sans revêtement) faute de finances, recèle d’autres œuvres : le vitrail de la rosace « le pape Honorius III approuve l’indulgence de St François d’Assise » a été réalisé en 1525 par le français Guillaume de Marcillat déjà cité (Piero della Francesca y serait représenté âgé). Dans une chapelle gauche une fresque de l’Annonciation de Luca Signorelli et un crucifix du Maestro di San Francesco (13ème). Sur le mur droit de la nef des fresques de Spinello Aretino (15ème)
Une des œuvres maîtresses de Piero della Francesca, les fresques de la légende de la vraie croix inspirée par « la Légende dorée » de Jacques de Voragine (13ème siècle) dans la chapelle Bacci. Au départ la chapelle devait être décorée par Bacci di Lorenzo. Celui-ci avec son atelier eut le temps de faire l’arc triomphal avec « le jour du Jugement » et la voûte avec « les 4 évangélistes » avant de mourir en 1452. Son atelier finit la voûte et les deux Pères de l’Eglise en dessous, et quitte Arezzo. Les franciscains appellent Piero qui complète entre 1452 et 1466. La Légende de la Vraie Croix part d’Adam qui, en train de mourir, demande à son fils Seth d’aller demander à l’ange qui garde l’Eden une graine de l’arbre de vie que Seth devra glisser dans la bouche d’Adam quand il sera mort. Adam enterré, il pousse un grand et bel arbre choisi pour la construction du Temple mais inutilisé car trop grand ou trop petit en fonction des usages possibles.
- La Croix du rédempteur fut taillée dans le bois de l’arbre ayant poussé sur la tombe d’Adam. Or, cet arbre n’est autre que celui qui a poussé à partir d’une graine de l’Arbre de la Vie, semée dans la bouche d’Adam après sa mort par son fils Seth. C’est l’archange Michel qui l’a apportée à Seth depuis le paradis terrestre afin de permettre le rachat, par Jésus et sa crucifixion, du péché originel introduit dans le monde par le premier homme.
- L’arbre ayant poussé sur le tombeau d’Adam est alors abattu sur ordre du roi Salomon pour servir de bois d’œuvre. Il est affecté à un pont, celui de Siloé (Silwan). La reine de Saba, rendant visite à Salomon, s’agenouille devant cette poutre de bois, avec la prémonition qu’elle servira à fabriquer la croix de la passion de Jésus.
- La reine aurait dit à Salomon qu’à ce bois serait un jour attaché l’homme dont la mort mettrait fin au royaume des Juifs. Touché par cette prémonition, Salomon ordonne alors aux ouvriers de retirer le bois sacré du pont sur le Siloé et de l’enfouir profondément sous terre.
- Les Romains trouvent la poutre flottant dans la piscine probatique et l’utilisent pour fabriquer les trois croix sur lesquelles Jésus et les deux larrons seront crucifiés.
- Après la mort du Christ les trois croix auraient été jetées dans un fossé, près des remparts de Jérusalem à quelques mètres du Golgotha.
- Le songe de Constantin : Au IVe siècle, lors de la guerre intestine entre les prétendants pour le titre d’empereur, la veille de la bataille contre son rivale Maxence, Constantin a une vision : s’il mène bataille sous la protection de la croix des chrétiens, il sera victorieux et par la suite devient chrétien.
- Après sa victoire, sa mère, Hélène, fait le voyage à Jérusalem pour récupérer le bois miraculeux de la Vraie Croix. Elle assemble les sages de Jérusalem pour s’informer du lieu où elle est enfouie. Ces derniers désignent un juif nommé Judas, seul dépositaire du secret.
- Interrogé, Judas fait l’ignorant, si bien qu’Hélène le fait jeter dans une citerne sèche. Au bout de six jours de jeûne, il demande grâce et révèle l’emplacement : sous un temple dédié à Venus. Hélène ordonne que le temple soit rasé ; les trois croix sont trouvées et la Vraie Croix est identifiée parce qu’elle provoque la résurrection miraculeuse d’une jeune morte.
- À la suite de cette découverte, Judas se serait converti au christianisme, aurait pris comme nom de baptême Quiriace (Cyriaque de Jérusalem ou Judas Cyriaque), serait devenu évêque de Jérusalem et serait mort martyr sous l’empereur Julien.
- La Vraie Croix, devenue une source de miracles à Jérusalem, est volée au VIIe siècle par le roi perse, Chosroès II qui convoitait son pouvoir. L’empereur byzantin Héraclius la récupère lors d’une bataille sanglante et la restaure à sa place à Jérusalem.
La suite du chemin vers la "Casa Vasari" nous fait passer par :
La Badia : une 1ère église fut construite au 13ème. Un cloître lui fut adjoint vers 1470. L’église fut ensuite totalement refaite à partir d’un projet de Giorgio Vasari à partir de 1565. A gauche de l’entrée, une grande fresque de « San Lorenzo » de Bartolomeo della gatta. A droite L’Assomption et le couronnement de la Vierge par Giorgio Vasari, qui a également réalisé le maître-hôtel et les peintures qui l’entourent.
SS Annunziata, construite à la fin du 15ème siècle, style renaissance. 12 vitraux dont 6 de Guillaume de Marsillat. « La Vierge apparaissant à St François » de Pietro da Cortona, et une « Déposition » de Giorgio Vasari.
- Casa Vasari. Maison achetée par l’artiste en 1541. Sur 4 niveaux : sous-sol, étage noble ouvrant sur le jardin suspendu à l’italienne, étages pour les serviteurs et greniers. Richement décorée de fresques célébrant le rôle de l’artiste en utilisant des références bibliques, mythologiques et allégoriques. Les peintures exposées sont celles de peintres du 16ème ayant collaboré avec Giorgio Vasari.
Nous allons maintenant vers le Duomo en passant par l’église de San Domenico.
San Domenico, construite fin 13ème début 14ème, portail roman, chapelle gothique. Les fresques (St Philippe et St Jacques le mineur, Ste Catherine, et l’Annonciation) sont de Spinello Aretino. Le crucifix monumental est de Cimabue.
Duomo, Cathédrale San Donato (St Donat est le 2ème évêque d’Arezzo, martyr du 4ème siècle). Construite de 1278 à 1511. La façade néo-gothique est du début du 20ème siècle. Campanile du 19ème. A l’intérieur fresque de la voûte et 7 vitraux de Guillaume de Marsillat (16ème) ; à côté de la sacristie, fresque de Marie Madeleine par Piero della Francesca, fresques du 13ème de Montano d’Arezzo, Crucifixion sur fresque de Bartolomeo da Siena fin 14ème, Crucifixion sur resque du Maître de l’évéché, près des fonds baptismaux bas-relief en marbre (le baptême du Christ de Donatello), Statue Vierge à l’Enfant vers 1270 ; dans la Chapelle de la Madone du Confort diverses œuvres de l’atelier d’Andrea della Robbia. La Madone du Confort fait suite à un miracle en 1796 durant un tremblement de terre : la statue s’illuminait dès qu’un fidèle priait la Vierge ; nommée protectrice du diocèse par St Jean Paul II en 1993.
On termine par une promenade et un bon déjeuner dans le vieil Arezzo.
Palazzo del commune (14ème-16ème, fresque du 15ème de Parri di Spinello dans la salle du conseil, deux peintures de Vasari dans la salle de mariage)
Casa de Petrarca (12ème-15ème)
Palazzo Pretorio (13ème/14ème)
Piazza Grande : belle place carrée inclinée, avec l’ancien Palais du Tribunal, le palais de la fraternité des laïcs commencé en 1375 et terminé au 16ème par Vasari, l’horloge astronomique du 16ème, le Palazzo delle Logge dessiné par Vasari, Sta Maria della Pieve (12ème-13ème : polyptique Tarlati de Pietro Lorenzetti à qui sont dues plusieurs fresques de l’église inférieure d’Assise ; bas-reliefs des fonds baptismaux Giovanni d’Agostino 14ème)
sur le chemin vers l’amphithéâtre, San Bartolomeo, San Niccolò, San Gimignano, Sant’Agostino.
l’Amphithéâtre Romain (2ème siècle) et le musée archéologique objets d’art préhistoriques, étrusques et romains.
Il est temps de reprendre nos voitures en direction de Assisi.
À la fin de cette belle journée, on aura effectué environ 10km de marche.