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28-29/09 : San Gimignano

Visite de San Gimignano

Vendredi 29 septembre
En descendant vers le parking Santa Caterina, nous nous arrêtons devant "Fontebranda".
La fontaine a été construite au XIIIe siècle par la Guilde de la Laine (Lana). La première mention d’une fontaine date de 1081, des documents relatent de l’élargissement par Bellamino en 1193. Elle est reconstruite dans sa forme actuelle en 1246. La fontaine est citée par Dante Alighieri dans la Divine Comédie (Enfer XXX, vv. 76-78). La façade de la fontaine dispose de trois arches gothiques et d’un toit crénelé. Le toit s’étend sur un réservoir dont les canalisations d’alimentation en eau parcourent plusieurs kilomètres.

Une petite heure de route par les collines toscanes, et nous voici à San Gimignano.
Pourquoi San Gimignano a toutes ces tours ? Au Moyen-Age, elle comptait 72 tours, il en reste 14 aujourd’hui. Construire un édifice plus haut que celui des autres était un symbole de richesse et de pouvoir, et les familles de la ville étaient en compétition les unes contre les autres. Selon une règle de la comune de 1255, il était interdit aux particuliers de construire des tours plus hautes que la tour Rognosa, mais cela n’a pas suffi à empêcher le phénomène. Les familles Ardinghelli et Salvucci, les plus riches de la ville, continuèrent à construire en s’arrêtant tout juste à quelques centimères. Ces tours ont valu à San Gimignano d’être inscrite au patrimoine de l’UNESCO en 1990. Elle est aussi surnommée « la Manhattan du Moyen-Age ».
- Bastion San Francesco et Porte San Giovanni. On entre dans la ville en franchissant le Bastion San Francesco, à gauche de la Porte San Giovanni. Construit au XVIème siècle au sud des murs d’enceinte, il servait à protéger et surveiller le territoire vers Sienne, qui alors était son ennemie. La Porte San Giovanni s’ouvre sur la rue du même nom, très animée : les boutiques de souvenirs et de céramiques colorées, les bars, les restaurants et les nombreux détaillants de produits typiques qui peuplent cette célèbre rue donnent un accueil chaleureux aux visiteurs. Dans la rue San Giovanni, vous pouvez voir ce qui reste de l’église de San Francesco, dans l’ancien hôpital des chevaliers de l’Ordre de Malte (leur croix à huit pointes est sculptée sur le linteau d’entrée) et un lieu d’abri pour les voyageurs sur la Via Francigena. À un certain point de la via San Giovanni, en suivant les panneaux pour « punto panoramico » (point panoramique) et le long d’une petite route, on arrive à un endroit dégagé, une vue magnifique sur la colline, ce n’est qu’un petit avant-goût de ce que l’on rencontre plus tard.

On monte, on traverse la "Piazza della Cisterna" et on arrive à la "Piazza del Duomo"
La Piazza del Duomo était le centre de la vie religieuse et politique, et encore aujourd’hui, c’est un endroit où il y a beaucoup de mouvement. De nombreux bâtiments donnent sur la Piazza del Duomo : le Palazzo Vecchio del Podestà avec la tour Rognosa (ou tour de l’horloge) et la tour Chigi à côté. Côté nord il y a les tours jumelles du Salvucci et, du côté sud, le Palazzo Nuovo del Podestà, flanqué de la Torre Grossa.

- Le Duomo. La basilique collégiale de Santa Maria Assunta, Duomo ou Cathédrale de San Gimignano, est le principal lieu de culte de la ville. Située sur la Piazza del Duomo, au sommet d’un grand escalier, elle a probablement été construite en 1056 et certainement consacrée en 1148. Après les rénovations de 1239, la Cathédrale a été agrandie selon un projet de Giuliano da Maiano en 1460. Des interventions plus récentes ont été engagées pour réparer les dommages causés par la Seconde Guerre mondiale.
Extérieur. La façade nue et austère en travertin date de l’époque romane et présente une rosace centrale et deuxportails surmontés d’une lunette ronde monolithique avec un linteau décoré de cordons.
Intérieur. L’intérieur de l’église, de plan basilical, est ponctué de quatorze colonnes classiques en pierre de Toscane, dont dix rondes et quatre octogonales. Les fresques qui recouvrent entièrement les murs du Duomo n’ont JAMAIS été restaurées. Elles ont uniquement été dépoussiérées en 1999 comme rétribution pour le tournage du film de Franco ZEFFIRELLI « Tè con Mussolini ». Elles sont l’oeuvre d’illustres peintres de l’école siennoise du XIVe siècle tels que Lippo et Federico Memmi et Bartolo di Fredi. Divisée en trois nefs, la Collegiata di Santa Maria Assunta conserve sur ses murs quelques joyaux : sur la contre-façade le Martyre de Saint Sébastien de Benozzo Gozzoli ; sur la partie centrale, le Jugement Universel de Taddeo di Bartolo. Sur le mur de droite on trouve les Histoires du Nouveau Testament, des élèves de Simone Martini, et à gauche les Histoires de l’Ancien Testament de Bartolo di Fredi. Les scènes commencent de l’extrême gauche et doivent être lues du haut vers la droite pour chacun des trois niveaux présents.
Pour l’Ancien Testament :
- 1er niveau : Création du Monde, Création de l’Homme – Adam dans le Jardin d’Eden- et la création de Eve. La dernière scène en haut montre Adam et Eve mangeant le fruit défendu.
- 2ème niveau : l’expulsion d’Adam et Eve du jardin d’Eden, l’histoire de Cain et Abel, l’arche de Noe, Abraham, Joseph, Moïse et Job.
Pour le Nouveau Testament, même sens de lecture que pour l’Ancien Testament. L’extrême gauche des 2 niveaux inférieurs est dédiée à la Crucifixion et à la Résurrection. Commencer par la Crucifixion et terminer le cycle par la Résurrection. Lever la tête vers les arcs qui soutiennent chaque navette : sur la gauche, la Gloire du Paradis, avec tous ceux qui auront le repos éternel ; sur la droite, les tourments de l’Enfer, avec Satan qui mange Judas. Cette scène représente aussi la vision de Dante, avec les démons qui torturent les pécheurs. Ces fresques avaient en fait le but d’inciter les fidèles à bien se comporter sur terre.

Le transept cache deux autres trésors : le Crucifix en bois polychrome de 1200 et la Cappella di Santa Fina. La Cappella SANTA FINA a été construite en 1468 sur un projet de Giuliano et Benedetto da Maiano qui ont créé un véritable chef-d’œuvre de la Renaissance. Située au bout de la nef droite de la cathédrale, la chapelle est célèbre pour ses fresques, centrées sur la vie de Santa Fina, réalisées par Ghirlandaio en 1475. La fresque de droite représente une jeune femme sur son lit en bois, où quelques violettes jaunes ont fleuri juste après son décès. Elle est entourée de deux nourrices et Saint Grégoire au ciel qui lui annonce son martyr, matérialisé par la souris cachée sous le banc : Santa Fina est morte mangée par les rats et les vers. La fresque de gauche représente ses funérailles, avec le cortège à sa suite lui rendant hommage. Noter la ville de San Gimignano et ses tours sur le fond. Durant ces obsèques, trois miracles ont eu lieu : la vieille nourrice Beldia à genoux, les mains dans celles de Fina, libérée de la paralysie ; l’enfant en larmes qui touche les pieds de la sainte retrouve la vue ; les cloches de toutes les tours de SG sonnèrent, actionnées par des anges (l’ange volant sur la tour la plus haute). La chapelle est dédiée à la sainte la plus vénérée à San Gimignano. Frappée par une grave maladie à un jeune âge, Fina décida de passer le reste de ses jours sur une table en bois qui, au moment de sa mort, fleurit de violettes jaunes. Chaque année, au mois de mars, les violettes de Santa Fina fleurissent au milieu des pierres dures des tours qui constituent la célèbre silhouette de la ville médiévale. Faites également attention à l’autel de la chapelle : cette superbe œuvre de Benedetto da Maiano n’est pas seulement un autel, mais c’est également le tombeau dans lequel est conservé le corps de Santa Fina.

- Le Palazzo Comunale (Mairie) et Museo Civico. Situé sur la Piazza del Duomo, le Palazzo Comunale, ou Palazzo del Popolo, est encore aujourd’hui le siège de la municipalité de San Gimignano. Il est reconnaissable avec ses créneaux (merli guelfi). Le musée civique est logé à l’intérieur du bâtiment et la Torre Grossa s’élève à sa droite. Construit en 1288 et agrandi en 1323, l’édifice devient le siège de la commune à partir de 1337. Il se caractérise par une façade mi-pierre mi-brique avec de larges fenêtres et créneaux ajoutés au 19ème siècle. En entrant, vous atteignez une belle cour richement décorée de fresques de Sodoma. Le Musée Civique de San Gimignano est situé aux étages supérieurs du Palazzo Comunale. Au premier étage, nous trouvons la Sala del Consiglio qui est aussi appelée Sala Dante en souvenir de la visite que le « Poète Suprême » fit à San Gimignano en tant qu’ambassadeur en 1299. Ici, nous pouvons admirer un remarquable cycle de fresques de la fin du 13ème siècle attribué à Azzo de Masetto et surtout à la Majesté de Lippo Memmi de 1317.

Au deuxième étage, vous pouvez visiter une autre salle richement décorée, la Chambre du Podestà, où se trouve un cycle de fresques, attribué à Memmo di Filippuccio, intitulé « Résultats positifs et négatifs de l’initiation amoureuse d’un jeune homme ». La visite se poursuit avec la galerie d’art, également au deuxième étage, qui rassemble des œuvres d’artistes toscans, en particulier florentins et siennois, réalisées entre les 13ème et 16ème siècles. Parmi les œuvres les plus importantes du musée, nous mentionnons le Crucifix en bois de Coppo di Marcovaldo, la Vierge à l’Enfant en humilité avec des anges et des saints de Benozzo Gozzoli, l’Ange annonçant et la Vierge Annunciata de Filippino Lippi et le retable de l’Assunta avec les saints Grégoire et Benoît peint en 1511 par Pinturicchio.

La visite du musée se termine par une visite à la Torre Grossa, accessible depuis la salle Adunanze Segrete. Également connue sous le nom de Torre del Podestà, avec ses 54 mètres, c’est la plus haute tour de San Gimignano. La montée au sommet peut être difficile, mais la récompense sera grande : de là-haut, vous pourrez profiter d’un beau panorama !

Retour sur la "Piazza della Cisterna" avec son puits et son célèbre glacier (il faut faire la queue mais la glace est très bonne).
PIAZZA DELLA CISTERNA. C’est la place la plus caractéristique de San Gimignano, où se déroulaient autrefois le marché, les fêtes, les tournois et les représentations publiques. Elle se situe au croisement de la via Francigena du nord au sud et de la via Pisa-Siena d’est en ouest. Son aspect est inchangé depuis le XIIIème siècle. La chose qui attire tout de suite l’attention est l’immense citerne octogonale en travertin placée au centre et qui donne son nom à la place, construite en 1287 et agrandie en 1346 par le podestà Guccio Malavolti, dont on peut voir le blason sur la pierre. En montant les marches du piédestal de la citerne et en tournant autour, on ne peut s’empêcher de remarquer les nombreuses tours : la Torre dei Becci et dei Cugnanesi, les tours jumelles de l’Ardinghelli, la tour du Palazzo Pellari et la Torre del Diavolo. Le nom plutôt menaçant de ce dernier est lié à une légende selon laquelle le propriétaire, de retour de voyage, s’aperçut que la tour était bien plus haute qu’il ne l’avait laissée... une élévation prodigieuse qui fut considérée comme l’artifice du diable ! En plus des nombreuses tours, sur la Piazza della Cisterna se trouvent certains des palais les plus importants, qui appartenaient à des familles nobles, comme le Palazzo Razzi, avec ses fascinantes fenêtres à meneaux et le Palazzo Tortoli flanqué d’une tour coupée, résultat des luttes entre familles rivales. Il est caractérisé par une façade ornée d’une double rangée d’élégantes fenêtres. Le rez-de-chaussée est revêtu de pierres tandis que les étages supérieurs, ont été construits en créant une bichromie à bandes alternées de pierres et de briques.

En redescendant vers le parking, nous visitons la petite église de San Lorenzo in Ponte avec ses fresques.
L’église doit son nom au saint à qui elle est dédiée (Lorenzo) ainsi qu’au fait d’être située à proximité d’un pont-levis (aujourd’hui disparu). L’édifice a été construit en 1250 au même emplacement qu’une première église dédiée à Santa Lucia. Vers 1413, le peintre florentin Cenni di Francesco peint les fresques de l’église, ainsi que celles que l’on voit encore dans le portique devenu l’Oratoire de la « Madonna del Prato ». Le thème principal du cycle est celui de l’au-delà, lui-même lié à la figure du saint titulaire de l’église, le diacre Laurent à qui était attribué le pouvoir de sauver les âmes du Purgatoire. L’Enfer, le Purgatoire et le Paradis sont dépeints avec un luxe de détails qui, s’ils n’ont pas entièrement survécus, reflètent encore bien les sentiments, les peurs et les espoirs d’une époque. Les deux parois de la nef conservent de très beaux fragments des Enfers, dont les détails encore visibles avaient vocation à enseigner aux fidèles la crainte du châtiment de leurs péchés. Dans un florilège savamment étudié, et largement inspiré de l’Enfer de Dante, différents supplices sont mis en œuvre par les sbires de Satan. Lieu souterrain par excellence, l’enfer, figuré sur la paroi gauche, prend l’apparence d’un énorme gouffre souterrain. Sept alvéoles, à la fois puits ou grottes caverneuses, sont assemblées selon une grille en nids d’abeilles. Chacun des péchés est explicitement identifié au moyen de rouleaux, disposés dans un ordre déterminé par l’acronyme « SALIGIA » qui résume les sept péchés capitaux : Superbia, Avaritia, Luxuria, Invidia, Gula, Ira et Acedia (Orgueil, Avarice, Luxure, Envie, Gourmandise, Colère et Paresse). Au centre de la paroi où figurent les Enfers, le peintre a inséré un tout petit Purgatoire qui prend lui aussi l’apparence d’une grotte. Deux personnages auréolés se sont frayé un chemin dans la caverne. Ces deux messagers célestes sont Laurent, jeune diacre vêtu d’une dalmatique rose orangé, et le pape Sixte II coiffé d’une énorme tiare. Après avoir saisi deux individus par les poignets, une femme et un homme portant une couronne, ils s’apprêtent à libérer du feu éternel du Purgatoire leurs âmes dorénavant purifiées.

Retour à Siena pour terminer en roue libre en se baladant dans les rues. Le soir nous croisons les festivités des quartiers gagnants des "Palio" de l’année : "L’Oca", près de Fontebranda, et "La Selva", près du Duomo. Et, dulcis in fundo, le Duomo-by-night ...
La ville médiévale de Sienne est dense et il ne faut pas hésiter à oser se laisser dériver dans une ruelle parallèle, un passage étroit, un petit recoin sombre… pour “respirare il profumo di Siena”. De toutes façons, la cité toscane n’est pas très grande et vous ne risquez pas de vous perdre. Au gré des inspirations urbaines, on découvre des loggias renaissantes, des palais privés sur des petites places, des églises baroques… La via di Città autour de la piazza del Campo est la rue principale de Sienne avec de nombreux commerces et… touristes ! Elle part sous le Facciatone en passant devant le palazzo Chigi Saracini (entrée gratuite pour voir le puits dans la cour) puis la Loggia della Mercanzia et le croce del Travaglio. À cet endroit, la via Banchi di Sopra sur la gauche passe par la piazza Tolomei, l’église de San Cristoforo et la piazza Salimbeni tandis que la Banchi di Sotto à droite dirige vers la Logge del Papa et l’église de San Martino. Située à l’intersection des rues di Città, Banchi di Sotto et Banchi di Sopra, la loggia della Mercanzia, élégante construction entre gothique tardif et Renaissance, hébergea autrefois le tribunal de commerce de Sienne. Construit entre 1428 et 1445, ce joli portique est connu pour les statues représentant les saints protecteurs de la ville, qui ornent ses pilastres : San Savino, Sant’Ansano, San Vittore, San Pietro et San Paolo. Sur les côtés, des bancs en marbre finement sculptés représentent des philosophes de l’Antiquité.

À la fin de cette belle journée, on aura effectué environ 8km de marche.

Samedi 30 septembre
C’est fini ... un dernier regard à la "Loggia della Mercanzia", un dernier petit-déjeuner face à la "Torre del Mangia", un dernier émerveillement pour la "Piazza del Campo" ... au revoir Italie ...


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