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 Bon sens >

Les 26 plus riches détiennent autant d’argent que la moitié de l’humanité

Effarant !!!

J’avais ouvert ce blog en 2013 pour donner écho à une information stupéfiante et alarmante selon laquelle environ 70 millions de personnes (1% de l’humanité) détenait environ la moité de la richesse mondiale.

J’exprimais mon inquiétude sur l’aspect économique, social et démocratique d’une telle dérive : l’évolution de la répartition des richesse ne fait qu’aggraver ce sentiment d’inquiétude et le transformer en dépit des institution qui sont sensés réguler la répartition des richesses. En 2019 ils ne sont plus que 26 personnes à détenir 50% de la richesse mondiale.

Faites-vous votre propre opinion en relisant ces articles de presse.

20/10/2013 - Voici le texte paru dans la presse écrite et électronique le 09/10/2013

La richesse mondiale a augmenté de 68% ces dix dernières années pour atteindre 241.000 milliards de dollars (178.000 milliards d’euros) et le centième de la population le plus fortuné détient 46% du patrimoine global, montre une étude publiée mercredi par Crédit Suisse.

Le patrimoine moyen a atteint 51.600 dollars par adulte mais les richesses restent très inégalement réparties, ajoute le rapport "World Wealth Report" rédigé par les analystes de la banque helvétique.

Il prévoit que la fortune mondiale devrait progresser de 40% supplémentaires d’ici 2018 pour atteindre 334.000 milliards de dollars.

Les pays les plus riches, dans lesquels le patrimoine par adulte dépasse 100.000 dollars, sont concentrés en Amérique du Nord, en Europe occidentale et parmi les nations les plus avancées de la région Asie-Pacifique et du Moyen-Orient.

Sans surprise, la Suisse se classe en tête avec un patrimoine moyen par adulte de 513.000 dollars, devant l’Australie (403.000 dollars), la Norvège (380.000) et le Luxembourg (315.000). Suivent les Etats-Unis, la Suède, la France, Singapour, la Belgique et le Danemark avec des patrimoines moyens situés entre 250.000 et 300.000 dollars.

A l’opposé, deux tiers des adultes de la planète disposent d’un patrimoine inférieur à 10.000 dollars et ne représentent que 3% de la richesse globale.

Credit Suisse précise que 98.700 personnes dans le monde disposent d’une fortune de plus de 50 millions de dollars, dont plus de la moitié aux Etats-Unis et un peu plus d’un quart en Europe.

Les "BRIC" (Brésil, Russie, Inde et Chine), les quatre principaux pays émergents, comptent chacun environ 5.800 de ces "ultra-riches", selon les estimations de l’étude.

Mais alors qu’ils ne représentaient que 5% des milliardaires du monde entier en 2000, cette proportion atteignait 19% en 2010. En Chine, le nombre de milliardaires est passé en dix ans d’un à 64, précise le rapport.

Peu importe comment ces chiffres sont calculées, ce qui est très intéressant est :
- l’évolution de la richesse mondiale sur les dix dernières années dans lesquelles on a vu éclater des énormes bulles spéculatives et des pays entiers poussés au bord de la faillite
- l’accroissement de l’inégalité de la répartition de cette richesse, avec des riches toujours plus riches et des pauvres toujours plus pauvres.

4/11/2013 - Effet collatéral délétère de ces accumulations de richesses dans peu de mains, la mainmise de ces mêmes individus sur les pouvoirs normalement confiés aux élus de tous les systèmes relevant d’une forme de démocratie. Pour preuve, ce texte paru aujourd’hui dans les colonnes du site "lemonde.fr" que je me permet de transcrire pour le conserver et nourrir ma réflexion :

COMBAT DE COQS – Bill Gates accuse Mark Zuckerberg de préférer Internet aux vaccins

Comment mettre la technologie au service d’un monde meilleur ?

La question se pose, en ce moment, à tous les milliardaires de la Silicon Valley. Quelques mois après le souhait exprimé par Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, de faire de l’accès à Internet dans le monde entier une préoccupation humanitaire, Bill Gates, le cofondateur de Microsoft et président du groupe, a tenu à rappeler, dans les colonnes du Financial Times qu’aussi "incroyable" soit la technologie elle ne sauvera pas le monde, et que les priorités sont ailleurs.

"J’adore vraiment la technologie. Mais, si nous voulons améliorer la vie sur terre, il y a des priorités plus fondamentales à gérer, comme la survie et la nutrition des enfants (...). Les PC ne sont pas, dans la hiérarchie des besoins humains, dans les cinq premiers échelons", confie le philanthrope, faisant ainsi référence à la pyramide des besoins de Maslow – des besoins physiologiques de survie (manger, boire, dormir) au besoin d’accomplissement de soi.

"L’Internet est un fondement important pour améliorer le monde", avait déclaré Mark Zuckerberg à Wired au mois d’août, au moment de présenter – en collaboration avec Samsung, Ericsson, Nokia, Qualcomm, Mediatek et Opera Software – son projet Internet.org, visant à étendre l’accès à Internet à cinq milliards de personnes dans les pays pauvres – sur une population mondiale de sept milliards –, alors que le public potentiellement connecté atteint la saturation dans les pays riches. Pour y parvenir, Internet.org propose de réduire drastiquement le coût des services internet de base sur les téléphones mobiles dans les pays en voie de développement. Certains n’ont pas manqué d’y voir là un nouveau moyen, pour Facebook et ses partenaires, de gagner de nouveaux marchés dans des pays à potentiel de croissance.

"C’est une blague ?"

Si Bill Gates ne remet pas en question l’idée de connecter toute l’humanité, il sonne la charge contre le sens des priorités et les valeurs de Mark Zuckerberg. Interrogé par le Financial Times qui lui a demandé si la connectivité globale à Internet était plus importante que, par exemple, trouver un vaccin contre le paludisme, l’ardent défenseur de la recherche sur cette maladie répond : "En priorité ? C’est une blague ? [...] Qu’est-ce qui est le plus important, la connectivité ou un vaccin contre le paludisme ? Si vous pensez que la connectivité est l’élément-clé, c’est super. Mais moi, non."

En août déjà, Bill Gates n’avait pas hésité à attaquer le projet "Google Loon", l’Internet via des ballons-sondes imaginé par Google pour apporter une connexion dans des zones reculées. Là encore, le milliardaire n’avait pas trouvé l’idée mauvaise mais avait invoqué la nécessité de s’intéresser à des problématiques plus urgentes : la faim, les soins médicaux ou l’éducation.

Donneur de leçon

Depuis qu’il n’est plus PDG du groupe, fonctions prises par Steve Ballmer en 2000, le technocrate de 58 ans s’est pleinement investi dans l’organisation d’actions philanthropiques au sein de sa fondation Bill & Melinda Gates et a investi des milliards de dollars dans la lutte contre le paludisme.

Deuxième fortune mondiale, Bill Gates a déjà donné 20 milliards d’euros et compte céder 95 % de ses biens à des œuvres humanitaires, encourageant, via sa campagne "The giving pledge", les plus fortunés des Américains à suivre son exemple et à donner plus de la moitié de leur patrimoine à des œuvres philanthropiques.

Une exemplarité qui tend à le rendre un peu trop donneur de leçon au goût de ses contemporains.

(Désolé pour l’éditorialiste qui a écrit - mais pas signé - le texte ci-dessus, sa première phrase aurait du être "Comment mettre la richesse au service d’un monde meilleur ?")

Je me suis limité à surligner quelques expressions qui mettent en évidence le manque d’humilité et le déni de démocratie de ce type de discours : si ces individus souhaitent restituer à la communauté une partie de leurs richesses, qu’ils le fassent par l’entremise des gouvernements démocratiquement élus des pays qu’ils veulent aider. S’ils savent certainement bien gérer des sociétés dans les domaines de l’informatique et de l’internet, pour ce qui est des besoins de l’humanité ils sont aussi incompétents que je peux l’être.

Quant aux véritables finalités de toutes ces "fondations philanthropiques", lisez attentivement cet article paru dans AgoraVox : c’est édifiant et atterrant !!

19/11/2013 - Mon ami Jean me signale un article de presse paru dans l’Humanité-Dimanche (à qui je demande par avance leur indulgence, mais finalement je leur fais de la publicité ...) que je me permet de reproduire. Il relate l’interview d’un ex-banquier d’affaires qui exprime son point de vue sur les raisons des dérèglements qui ont conduit aux crises financières et sociales actuelles. Voici le texte paru le 24/10/2013 : bonne lecture !

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20/01/2019 - Effet boule de neige de ces accumulations de richesses dans peu de mains, le système économique mondial actuel ne possède aucun mécanisme pour redistribuer la richesse et soutenir son propre modèle économique. Pour preuve, ce texte paru aujourd’hui dans les colonnes du site "lemonde.fr" que je me permet de transcrire pour le conserver et nourrir ma réflexion :
Selon Oxfam, les vingt-six plus riches détiennent autant d’argent que la moitié de l’humanité

A l’occasion de la publication de son rapport annuel, l’ONG appelle les Etats à taxer les plus riches. La fortune des milliardaires a augmenté de 900 milliards de dollars en 2018.

La concentration de la richesse s’est encore accentuée en 2018 : vingt‐six milliardaires ont désormais entre leurs mains autant d’argent que la moitié la plus pauvre de l’humanité, a dénoncé, dimanche 20 janvier, l’ONG Oxfam.

« Le fossé qui s’agrandit entre les riches et les pauvres pénalise la lutte contre la pauvreté, fait du tort à l’économie et alimente la colère dans le monde », a affirmé Winnie Byanyima, la directrice exécutive d’Oxfam international.

Les gouvernements « doivent s’assurer que les entreprises et les plus riches paient leur part d’impôts », a‐t‐elle ajouté, à l’occasion de la publication du traditionnel rapport annuel de l’ONG sur les inégalités mondiales en amont du Forum économique mondial (WEF, World Economic Forum) qui se tient jusqu’à vendredi à Davos (Suisse).

Selon les chiffres de l’ONG – dont la méthodologie, qui se base sur les données publiées par la revue Forbes et la banque Crédit suisse, est contestée par certains économistes – vingt‐six personnes disposent désormais d’autant d’argent que les 3,8 milliards les plus pauvres de la planète ; en 2017, ils étaient quarante‐trois.

Le nombre de milliardaires a doublé depuis 2008

Quant à l’homme le plus riche du monde, Jeff Bezos, le patron d’Amazon (112 milliards de dollars en 2018, soit 98,5 milliards d’euros), 1 % de sa fortune correspond au « budget de santé de l’Ethiopie », insiste Oxfam.

D’une manière générale, la fortune des milliardaires dans le monde a augmenté de 900 milliards de dollars en 2018, soit au rythme de 2,5 milliards par jour, alors que celle de la moitié la plus pauvre de la population de la planète a chuté de 11 %.

Le nombre de milliardaires a d’ailleurs doublé depuis la crise financière de 2008, a souligné Oxfam, constatant que « les riches bénéficient non seulement d’une fortune en pleine expansion, mais aussi des niveaux d’imposition les moins élevés depuis des décennies ».

« Si la tendance était inversée, la plupart des gouvernements auraient suffisamment de ressources pour financer les services publics », a souligné l’ONG qui estime que « la richesse est tout particulièrement sous‐taxée ». Elle a ainsi précisé que sur un dollar d’impôt sur le revenu, seulement quatre centimes proviennent de la taxation de la richesse.

La taxation des plus riches fait débat

Selon Oxfam, qui estime que les plus riches cachent au fisc 7 600 milliards de dollars, dans certains pays comme le Brésil ou le Royaume‐Uni, « les 10 % les plus pauvres paient désormais des impôts plus élevés en proportion de leurs revenus que les plus riches ».

Ce rapport est publié à un moment où la taxation des plus grandes fortunes suscite des débats dans plusieurs pays.

En France, le mouvement des « gilets jaunes » a relancé le débat sur la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par le président Emmanuel Macron. Aux Etats‐Unis, la députée démocrate Alexandria Ocasio‐Cortez, fraîchement élue, a proposé de taxer à 70 % les plus riches, obtenant le soutien du Prix Nobel d’économie (2008), Paul Krugman.


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