Cinquième année de parcours ... on est (presque) au bout de la partie française du Chemin ! Le parcours vu par les pèlerins Denise, Fulvio et Marie-Hélène :
2014 : Louvigny→St.Jean-Pied-de-Port
Le parcours dans ses détails logistiques et géographiques
6 juillet : Marly - Arzacq-Arraziguet
Le mot de Jacques : "En effectuant nos premiers pas dans le Béarn l’an passé, nous avons traversé ce village en fête. Il a pour origine une bastide fondée par les Anglais au XIIIe siècle. L’église St Pierre abrite une Vierge en bois datée de 1638 et un vitrail St Jacques. La Tour du Peich ou Tour Louis XIII est importante historiquement. Le roi y passa la nuit en 1620, avant d’aller imposer ses volontés au parlement de Pau, huguenot et récalcitrant. Cette rencontre décida du rattachement du Béarn à la France."
7 juillet : Louvigny - Arthez
Fichous-Pomps | Pomps-Caubin |
Nous partirons de Fichous-Riumayou avec son église romane. Puis ce sera Larreule, entouré de douves avec un beau bassin lavoir. Sur la pente du coteau son église est le vestige d’une abbaye fondée en 995. Il en demeure le transept et le chœur, dont une absidiole du XIIe siècle et 2 statues : un Christ et un St Loup. Et à 500 m du village nous franchirons le Luy de Béarn.
Puis ce sera Uzan avec son église Ste Quitterie et sa fontaine consacrée à la sainte (tiens, ça nous rappelle une autre fontaine...). Ce village se vante d’avoir accueilli le 21 mars 1289, le roi Edouard 1er d’Angleterre et la reine Aliénor au retour de leur voyage auprès du roi d’Aragon.
Et nous arriverons à Pomps qui possède une église St Jacques et même une statue de St Jacques. Nous y verrons également un château du XVIIe siècle flanqué d’une tour octogonale ancienne.
Après avoir traversé Castillon, nous terminerons l’étape à la chapelle de Caubin. C’est le vestige d’une importante commanderie des hospitaliers de St Jean. Elle est romane avec un clocher mur abrité par un toit à 4 pans. Il subsiste de très beaux chapiteaux et un gisant (Chevalier d’Andoins) dans un enfeu gothique du XVe siècle. La chapelle a été remarquablement restaurée. Dans le jardin un monument rappelle, par ses sculptures de coquilles, le passage des pèlerins de St Jacques."
8 juillet : Arthez - Sauvelade
Arthez-Maslacq | Maslacq-Sauvelade |
Le sentier évite le bassin industrialisé de Lacq pour lui préférer la rive gauche du gave jusqu’au sanctuaire discret de Muret. C’est un oratoire néo-byzantin datant de 1936, construit sur l’emplacement d’un des plus anciens sanctuaires béarnais du XIe siècle, totalement disparu. Quelques vestiges du premier monument ont été retrouvés.
Puis nous rencontrerons quelques fermes avant de descendre dans la vallée du Laà pour rejoindre l’abbatiale de Sauvelade, fin de l’étape. L’église St Jacques-le-Majeur est le vestige d’une ancienne abbaye fondée en 1128 (abside et absidioles romanes et statue de St Jacques). Le monastère d’abord bénédictin puis cistercien fut vendu en 1793, lors de la Révolution."
9 juillet : Sauvelade - Navarrenx
Sauvelade-Laborde | Laborde-Navarrenx |
Navarrenx est une petite ville fortifiée fondée au XIe siècle, transformée en bastide au XIVe siècle. L’austérité de son architecture est tempérée par la verdure environnante. Elle a beaucoup de charme. Les princes de Béarn firent construire une solide forteresse. C’est le plus bel exemple de fortifications du XVIe siècle, (100 ans avant les bastions de Vauban). Belle réussite, puisque la ville tenue par les protestants ne fut jamais prise durant les guerres de Religion. Maintenant, les remparts sont gazonnés et deviennent d’agréables lieux de promenade, comme le pittoresque coin de la Poudrière. L’église St Germain a un élégant clocher, de grandes ogives dans la nef et un autel en marbre blanc sculpté."
10 juillet : Navarrenx - Aroue
Navarrenx-Mongaston | Mongaston-Joantho |
Après avoir traversé Castetnau-Camblong (Castetnau = château neuf en béarnais) et Camblong (champ long), petit hameau situé au nord du village, nous avancerons en forêt, tantôt au creux des vallons avec leurs ruisseaux (le Lausset avec son vieux pont, le Harcellane, le Cassol dou Boué), tantôt sur les crêtes qui voient passer 2 fois par an les vols de palombes. Nous franchirons un autre pont sur l’Apaure avant de passer devant l’accès au château de Mongaston construit au XIIIe siècle et incendié en 1929, puis restauré (donjon du XIIIe siècle, tour polygonale, échauguette).
Un peu plus loin, ce sera l’événement du jour, nous franchirons le Saison qui sert de frontière entre le Béarn et le Pays Basque. Le premier village basque traversé sera Lichos, avec son église rurale du XIXe siècle, mais non sans charme. Nous remarquerons en face la vieille maison avec une porte en plein cintre de 1651. Dans ce village naquit St Grat, 1er évêque d’Oloron. Nous terminerons l’étape au château de Joantho, du XVIIIe siècle, privé, tout près du village d’Aroué.
À Aroué, l’église St Etienne romane remaniée au XIXe siècle présente parmi ses sculptures du XIIe siècle un St Jacques à cheval (le Matamoros espagnol)."
11 juillet : Aroue - Ostabat
Aroue-Larribar | Larribar-Ostabat |
Nous traverserons peu de villages durant toute la première partie de cette journée à travers les collines de la campagne basque, mais nous rencontrerons quelques belles fermes. Néanmoins ce sera un beau spectacle sur les hauteurs onduleuses et verdoyantes où, montées et descentes s’accompagneront d’un décor pyrénéen de plus en plus présent.
Après 8 kms environ nous passerons à Larribar-Sorhapuru qui a une particularité : les Etats de Navarre siégèrent dans sa maison forte ou "Salle". Puis le petit pont de pierre d’Etchartia nous permettra de traverser la Bidouze et de monter jusqu’à Hiriburia où nous nous situerons au point de réunion des 3 chemins de St Jacques venant du Puy, de Vézelay, et de Tours, marqué par la stèle de Gibraltar (Beneditenia), superbe pierre discoïdale. Le nom de Gibraltar vient du sanctuaire de St Sauveur sur la colline.
Après l’arrêt à ce point stratégique nous grimperons, et l’effort sera récompensé, jusqu’à la chapelle de Soyarza, avec le plus prestigieux panorama de la région. Cette chapelle a remplacé un oratoire dédié à Notre Dame qui dépendait des chanoines de Roncevaux. Après avoir repéré les sommets sur la table d’orientation nous descendrons vers le hameau d’Harambeltz pour rejoindre sa chapelle romane avec un rétable du XVIIIe siècle, une statue de St Jacques, un chrisme du XIe siècle au-dessus de la porte composé d’une croix de Malte et d’une étoile à 5 branches.
Il faudra encore franchir l’Harambelzéko et l’Ithurriberriako et une nouvelle stèle nous annoncera l’arrivée très proche dans le bas d’Ostabat. Après la maison Ospitalia (gîte pèlerins), nous accéderons au cœur du village."
12 juillet : Ostabat - Saint-Jean-Pied-de-Port
Larceveau-Mongelos | Mongelos-StJean |
Cette étape sera la plus symbolique du Pays Basque. Les grandes maisons blanches trancheront dans la verdure d’une campagne bien arrosée. Les brebis basques feront partie du tableau, tout comme les frontons qui s’égrènent au long du parcours. La première partie de notre marche s’effectuera au pied des collines qui atteignent une altitude de 400 à 500 m. Elles surveilleront notre cheminement à notre droite, sans avoir à les gravir.
Nous traverserons Larceveau et diverses fermes ou hameaux le long de la vallée de la Bidouze. Nous longerons les vieilles maisons d’Utziat où se trouvent les vestiges d’un hôpital-prieuré Ste Madeleine qui dès 1199 accueillait les pèlerins. De ce vallon nous passerons dans la vallée de St Jean Pied de Port, séparée par un col peu marqué (cote 262m) flanqué de la croix de Galzetaburu datée de 1714 et posée sur une colonne ronde. Elle porte au-devant un Christ naïf et au revers une inscription : IESUS (Jésus). On remarquera également deux inscriptions sur le socle : une hymne en latin et un texte basque précisant que nous sommes à mi-chemin de la Soule et du Labourd (emplacement d’un croisement de voies romaines).
Nous traverserons le village de Gamarthe dominé par son pain de sucre rocheux (ancienne enceinte gallo-romaine). Son église du XIXe siècle possède une tribune et un retable du XVIIe siècle. Un peu plus loin, nous verrons le hameau de Mongelos qui curieusement porte un nom gascon et non basque (mont Jaloux). Nous apercevrons peut-être à notre droite le château d’Harispe du XIIe siècle (privé). Puis à Bussunarits une nouvelle croix nous accueillera (bras soutenus par deux têtes sculptées).
Puis nous longerons le château d’Apat (maison forte médiévale remaniée en 1764), avant d’atteindre St Jean-le-Vieux (ancienne station romaine - Immus Pyreneus). Le chemin initial montait directement par St Michel vers Urcullu et Roncevaux. Le détour par St Jean Pied de Port ne s’est développé qu’à partir du XIIIe siècle. L’église paroissiale St Pierre possède un portail roman du XIIe siècle, restauré en 1630. Nous traverserons St Jean-le-Vieux par la place du fronton et, courage, il n’y aura plus que 4 kms pour terminer l’étape.
Avant d’atteindre St Jean-Pied-de-Port, nous passerons dans le quartier de la Madeleine pour y découvrir, à la sortie du hameau, l’église Ste Marie-Madeleine (qui a remplacé une ancienne chapelle), et nous entrerons dans St Jean-Pied-de-Port, point d’arrivée de notre pèlerinage 2014.
C’est une ville où chaque maison est pittoresque et où l’on peut voir l’église de l’Assomption dite aussi Notre Dame du Pont (édifice gothique du XIVe siècle), la citadelle dont Vauban coiffa la ville forte et la prison des Évêques (architecture du XIIIe siècle). Nous franchirons la porte St Jacques pour achever l’étape dans la rue de la citadelle. La Nive traverse la ville dans sa partie basse et on y accède par la porte Notre Dame et le pont sur la rivière dit "romain" mais en réalité médiéval."